C'est le plus beau jour de ma vie...

Publié le par Chouette et chouette

Ils étaient venus, ils n'étaient pas tous là pour ce jour de printemps qui nous vit nous marier.

Ma belle-soeur, la salope, me maquillaavec des produits Avon, je n'avaispas encore enfilé ma robe que mes joues boursouflaient et me démangeaient affreusement.

Ma mère me prêtases lunettes de soleil pour cacher ma figure qui ressemblait à notre satellite un soir de pleine lune.

Je ne croyais pas aux présages, aux mauvais sorts...
Donc, je continuai sur ma lancée, aujourd'hui je me mariai.

Claquements de portières, les voitures démarraient pour la mairie.

Je fus une des dernières à monter dans la voiture de mon père.
Au moment où j'ouvris la portière, une voiture me fonça dessus.
Le conducteur redressa au dernier moment.
Ma mantille partit avec.

Je ne croyais pas aux présages, aux mauvais sorts, etc.. Voir plus haut.

L'adjoint du maire fit son baratin.
Mon coeur cognait encore de peur.
Je l'entendis demander à mon futur : Monsieur... voulez-vous prendre pour épouse Chouette et Chouette, oui dit mon futur.
Puis se tournant vers moi, l'adjoint du maire me posa la même question et comme j'allai répondre, il me coupa la parole et regarda mon père...
Qui dit : oui !!!!

Là, je ne saisis pas, que se passait-t-il ?

Monsieur l'adjoint au maire m'expliqua : j'étais mineure, donc je passai de l'autorité de mon père à celle de mon mari.....

MERDE, MERDE, MERDE, je me suis fait avoir, c'est le sentiment qui m'envahit, je regardai mon père, mon futur, NON ! MON MARI... Je pars, je fuis, je m'en vais, je me casse, je me tire, je me barre, je me trisse, je prends la tangente ....

Dans quel guêpier m'étais-je fourrée ? Trop tard, c'était TROP tard.

Alors qu'au moment où Lui disait oui je pensai que j'allai dire non, oui, sûrement non, ça n'allait pas, je ne sentais pas cette histoire partir d'un bon pied, je ne voulais plus de tout ça.
Je ressemblais à un volcan en éruption, un connard m'avait presque écrasée, ça suffisait pour la journée, l'année, la vie.

Repas chez ses parents en petit comité, puis l'église.

Je me foutais de tout, de lui, des autres qui assistaient à ma pendaison, j'avais bu plus que de raison.

Et encore je m'étais retenue, car un petit être était présent dans mon ventre, lui je le voulais...
Oh ! comme je le voulais.

Blablabla du curé, circulez, il n'y avait rien à voir.

Le soir, repas avec la famille de monsieur, ses copains, ses copines, moi je n'avais que mes parents, c'était bien assez pour assister au désastre.

Le menu d'un classique à gerber avec des noms à coucher dehors pour dire qu'on allait bouffer des langoustines.
Originales les bébêtes quand on marche dessus dans cette région !

Nous étions installés au bout de la table d'horreur, coincés entre les deux couples de parents.

Je m'ennuyai, je m'emmerdai, je fus absente, pas là, ne me parlez pas, il n'y avait pas d'être aimé dans le corps près de vous.

Nous en étions au plat de poisson quand le marié se tailla pour s'installer à la table de la jeunesse : ses copains, ses copines, ses cousins, ses cousines.

Je restai comme une conne.
Je ne connaissais personne.
Je priai très fort pour qu'il y ait un raz de marée, un tremblement de terre, un cataclysme quelconque, très quelconque après cette journée de nazes.

Et allez donc, vous reprendrez bien un peu de... et toc : je gerbai sur les souliers vernis du serveur...
Ah ! Ça allait mieux.

Pas bien longtemps, mais quand même, fallait bien que tous ces goinfreurs comprennent que ça clochait quelque part non ?

Arriva l'inévitable moment de l'ouverture du bal.

Je dansai une valse avec papa, je voulais que cela ne cessa pas.

Il en profita pour me murmurer à l'oreille : tu rentres avec nous demain ?
Tu ne vas pas rester avec ce malappris ?

Et je m'enfoncai, je m'enfoncai, j'y étais, j'y restais.

Le mariage est un noeud que l'on fait avec sa bouche mais que l'on ne délie pas avec ses mains .

La valse se termina, toutes les bonnes choses ont une fin.

Publié dans Pas chez nous...

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C
<br /> <br /> L'autre est plus loin, quand je commence à parler de : Lalm...<br /> <br /> <br /> Je n'ai pas été préparée à une vie normale en errent de centres hospitalier en centres de rééducation à un âge où l'on découvre l'existence dans le "civil".<br /> <br /> <br /> <br />
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E
<br /> <br /> Oh la vache ^^ Pas encore trouvé l'article dont tu m'as parlé mais celui-ci est gratiné !! <br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> C'est après et pendant le divorce lorsque je commence à parler de : Lalm.<br /> <br /> <br /> <br />
I
Chouette !
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I
Et la nuit de noce, dis-donc ?
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C
<br /> un petit article en parlera surement...<br /> <br /> <br />
T
Je m'en doutais un peu... <br /> <br /> On a toujours tort de ne pas écouter sa petite voix intérieure...
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C
<br /> C'est vrai, j'ai appris à la respecter après cette désolente mascarade.<br /> <br /> <br />