Vous avez dit changement ?

Publié le par Chouette et chouette

Je ne vis pour le moment que la facture d'essence qui gonflait fortement.
Bon, si il fallait en passer par là...

Lui avait trouvé un psychiatre à 60 bornes de chez nous. 
Le genre de psy dont on parlait dans les blagues sans doute...
Il consultait la nuit, le jour, il psychosait dans une clinique...

Oui, comme toubib, pas comme patient !

Lui y allait une ou deux fois par semaine.
Je fis de la résistance : je ne le piloterai pas.
C'était ma peau qui allait passer sans ça.

Les petits bouts avaient besoin de moi plus que jamais.
Ce sont des radars, des sonars ces petits là.
Je me devais à eux.

Cahin-caha, nous allions vers...
Vers quoi ?
Nul ne le savait.
J'avais la patience en lambeaux, Lui avait trop d'exigences.
Il ne s'en rendait pas compte mais il était tyrannique, épuisant.

Un soir, tard, il revint de " sa " séance.
Il annonça qu'il entrait dans la clinique de Son Thérapeute.
Ferait-il du racolage ce monsieur ?
M'en foutais.
Je vis juste que j'allais avoir un poids lourd en moins sur les épaules que tous avaient tendance à trouver vachement larges.

Je ne lui fis pas sa valise.
Il en était capable, ayant été capable de prendre la décision de rentrer en clinique.

Je l'emmènai, lui dit au-revoir et m'envolai.
Le coeur léger comme un ballon.

Une petite voix me dit que je manquais de compassion.
Ce fut à peine si je l'entendis.
Ouf !
J'allai dormir, m'étaler le plus possible, jouir d'un calme, de place comme jamais.

Nous discutâmes les enfants et moi, je répondis à leurs questions.
Difficile de leur expliquer qu'ils n'iraient pas dans cette clinique mais, que très vite, Lui reviendrait passer le week-end avec nous.

Notre vie à trois s'organisa.
J'organisai des sorties pour les jours sans école.
Nous cuisinâmes d'infâmes étouffe-chrétiens... 
C'était tellement bien les mains dans la farine !

Je récupèrai assez  vite.
Par hasard je rencontrai un homéopathe qui fit en sorte de me requinquer.
Mes nuits furent à nouveau normales. 
Les enfants refirent du bruit.

La vie reprenait ses droits.

Publié dans Tranches de vie...

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I
Oui ! <br /> Je sais : archikon et diplômé en plus !<br /> <br /> Même aux jeux olympiques de la bêtise, ils ne veulent pas m'inscrire : je trusterais toutes les médailles !<br /> Hors concours, donc...<br /> <br /> Union pas heureuse ?<br /> Oui mais...<br /> "Montrez-moi un amour véritable" nous chantait Patricia Kaas quand elle avait le blues (la petiote).<br /> Et les gamins, dis donc ?<br /> <br /> Ca aide parce que eux ils n'ont rien demandé : souviens-toi de quand tu étais gamine...
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C
<br /> <br /> Ca pour m'en souvenir, je m'en souviens ! Bien plus que je ne l'imaginais... et sur le moment, ça ne m'a pas aidé des masses.<br /> <br /> A cette période de détresse le seul moyen trouvé était de m' asseoir sur la poubelle de mes émotions, de mes ressentis pour qu'ils ne débordent pas sur mes enfants... Mauvais stratagème !<br /> <br /> Mais comment savoir que faire ?<br /> <br /> <br /> <br />
I
Commenty ils ont pris ça, tes enfants, de savoir que Papa est chez les fous ?<br /> <br /> Je te demande parce qu'un jour j'ai fait une grosse gaffe en passant rue de la santé le long de l'hôpital saint Anne à Paris.<br /> Je fais à mon patron : "Tiens, bé vous me laisserez là, s'il vous plait. C'est là que j'habites !" en plaisantant...<br /> <br /> La tronche du mek qui devait avoir dans les 65 berges : Sa mère y a passé sa vie...<br /> Lui est d'ailleurs mort il y a 2 ans, atteint d'halszeimer total, un mek qui notait tout sur des petits cahiers... Y'en a des étagères complètes dans son garage.
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C
<br /> Toi et tes gros sabots...<br /> Mon papa est passé par Ste Anne, pas fou mais hémiplégique suite à une brusque hausse de tension.<br /> <br /> C'était vraiment l'hopital à la saint louis ! En fin 1967.<br /> <br /> Moi si j'y vais ce sera parce que je suis folle, handicapée je le suis déjà !<br /> <br /> Pour répondre aux sujets de mes enfants je n'ai pas parlé de fous car je n'ai jamais pensé que d'être dépressif = fou. Je leur ai dit qu'il fallait se faire soigner chez des spécialistes de la tête<br /> quand on avait des idées tristes. Comme Mémé allait chez le spécialiste des pieds pour soigner les cors qu'elle y avait... et que pour la tête, comme c'était plus fatigant, on restait dans la<br /> clinique plutôt que de faire des allers-retours qui fatiguerairnt plus encore.<br /> Cela ne s'est pas fait en une fois, on en parlait tous les jours, je leur demandais de faire des dessins que je Lui apportais. J'avais pris soin d'en parler à leurs instits mais entre la fille qui<br /> était une solide et avait du répondant et le garçon qui était un doux rêveur... Et puis nous habitions  à côté d'un HP, les parents de leurs copains y travaillaient tous. Cela n'était pas<br /> inconnu du tout vers chez nous ! Trois HP dans le département, c'est unique en France ! Et je ne parle pas des cliniques.<br /> <br /> <br />
C
waow... un article plein de franchise... c'est assez rare... chris
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C
<br /> A quoi bon mentir ? ou " arranger " la vérité ?  Je n'étais pas parfaite, toujours pas d'ailleurs ! Et c'est Lui qui finalement, à travers cette dépression, nous met brutalement le pot<br /> aux roses sur la table.<br /> Nous étions alors presque conscients que cette union n'était pas heureuse. N'ayant pas l'habitudes des mots, c'est son corps qui a parlé.<br /> Moi, j'avais tellement l'habitude d'aller cahin-caha, au sens propre et au figuré que j'aurai pu durer à faire contre mauvais coeur bonne figure, à notre entourage, même si je n'en pensais pas<br /> moins.<br /> <br /> Merci Chriss.<br /> <br /> <br />