Ma fille 2
Vint l'année du bac.
Studieuse, elle apprenait vite et bien.
Elle avait ainsi du temps pour des loisirs, les copains.
La veille de sa rentrée en sixième je lui proposai mon aide pour remplir son cartable.
Elle me regarda, étonnée : "pourquoi ?"
Elle s'organisait seule, sans problème.
Le jour des résultats du bachot je l'attendais dans un troquet en face de son bahut.
Elle était allée avec des copains et prof de philo chercher les résultats dans la ville où s'était passé l'examen.
La patronne du bistrot avait sa fille dans le lot.
Autant la mienne dénotait par ses fringues de fripe, sa coiffure punk, maquillage noir autant l'autre était sagement habillée et coiffée.
Le groupe arriva.
Grande soeur avait son bac avec mention.
Sa copine ne l'avait pas du tout.
La mère, déçue, regardant ma fille dit à la sienne : "ça, ça, ça a le bac et pas toi ?"
M'adressant à la dame je lui dis : ÇA, madame, c'est ma fille...
Oups ! Un silence plana.
Je riais tellement que tout le monde s'y mit.
Elle partit en vacances avec son père.
Grand frère préférait aller avec son pote gagner des sous.
Ils vendaient cette année là des glaces sur une plage.
Un travail de galérien.
C'était leurs choix.
Ma gisquette m'appela pour me dire, insouciante : "j'ai oublié de confirmer mon inscription en fac, tu veux bien le faire ?"
Oui, bien sûr je veux bien le faire.
Dans quelle discipline ?
Bof ! LEA.
Bon, me déplaçant à la capitale régionale je fis le nécessaire.
J'étais fière !
Ça y était, le premier de mes bonheurs entrait à l'université.
Mon premier bonheur allait faire des études supérieures.
A un âge normal.
Simplement comme étudiante.
Sans charge de famille.
Avec le soutient de ses parents.
C'était un rêve qui se réalisait pour moi.
Pour elle c'était normal.
Banal.