Un dimanche ensoleillé de tristesse.

Publié le par Chouette et chouette

Calme, tranquille et ensommeillé.

Nuit blanche.

 

On ne peut pas s'empêcher de penser.

J'ai laissé voguer au fil des heures mes idées.

Elles éclataient à la surface de ma couette

Des bulles irisées, nonchalantes.

Sans liens.

 

Puis c'est inscrit en fond le com de Monhibou.

Sa poignante tristesse de solitude.

Ô combien je partage ce sentiment...

 

J'ai des enfants.

Bien sûr que c'est un pan de ma vie bien occupé.

 

Le temps a filé où mes journées étaient pleines de leur vie.

Leur présence, leurs besoins, leur amour.

Coïncidant avec ma vie professionnelle.

Du temps plein à plein temps.

 

Je m'étais fait un avenir.

La retraite pour partir.

Travailler à l'étranger.

Un séjour de plusieurs mois en Angleterre.

Dans une famille de travailleurs paysans.

Comme femme au pair.

Pour apprendre l'anglais en immersion totale.

Un apprentissage chez mon orthopédiste pour me dégrossir dans ce métier.

Puis Handicap International, ou autre plus petite association.

Ou le Moyen-Orient, d'un côté ou de l'autre.

Bénévole en milieu hospitalier.

Des renseignements étaient pris.

Des préalables mis en route.

 

Je savais que je ne trouverais pas Le compagnon.

Pas d'illusion.

Une vie active.

Encore quelques années.

C'était gravé dans la pierre.

 

Et la maladie.

Cette vacharde m'est tombée dessus.

Entraînant avec elle veau, vache, cochon, couvée.

J'en ai suffisamment parlé.

 

Depuis je suis comme une conne en bocal.

Je n'ai pas réussi à construire autre chose.

J'ai tout ce que je ne voulais pas.

Quatre murs, un chat, une télé.

 

Il y a bien longtemps nous imaginions notre maison de retraite.

Nous : MonHibou et d'autres copains.

Un lieu collectif où chacun aurait un chez soi.

Au soleil mais pas trop.

Ensemble puisqu'on s'entendait bien.

Qu'on partageait des idées, des envies communes.

 

Le temps est venu.

Chacun est dans son coin.

Certains encore très actifs.

D'autres comme moi.

Dans des bocaux, le couvercle bien vissé.

 

On n'a rien fait de plus que lorsqu'on refaisait le monde.

Assis près d'un bon feu, le verre à la main.

 

Sans en avoir l'air on crève à gros bouillons.

Nos idées dans nos poches.

Le cul sur une chaise.

 

On fait semblant.

 

JE fais semblant.

Je donne le change.

Il y a des jours où j'arrive à me leurrer.

Je me raconte que ce vide n'est pas si vide que ça.

Foutaise.

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A
<br /> <br /> Juste un petit coucou en passant. Je me suis sentie moins seule en lissant ton article. Pareil, pour moi, fichu bocal, et fichue solitude qui ne veut pas vous lacher. . On demande si peu, au fond...<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Bonjour et merci de laisser un mot.<br /> <br /> <br /> Nous sommes très nombreux à "pleurer" notre solitude.<br /> <br /> <br /> Ce qui est contradictoire et signe des temps de la difficulter à rencontrer les autres.<br /> <br /> <br /> Je ne suis pas sûre de demander "si peu". Je crois même que ce sont mes exigences qui font que je suis seule, et/ou mon manque de confiance en moi. Les deux n'étant pas antinomiques.<br /> <br /> <br /> <br />
T
<br /> <br /> T'chao Chouette,<br /> <br /> <br /> Le spleen de ton texte m'envahit... Tu décris de nombreuses vérités qui font rejaillir non pas le feu de l'ancien volcan mais mes propres fantômes.<br /> <br /> <br /> C'est pas d'un grand réconfort mais... Bisous<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Et il y en a dans nos armoires...<br /> <br /> <br /> L'inconfort a cela de réconfortant : quand il s'estompe on se sent mieux.<br /> <br /> <br /> <br />
D
<br /> <br /> oui, merci, Chouette... ce qui m'a le plus touchée dans ton écrit c'est le foutaises, avec ce qui précède... se dire que sa vie n'est pas si mal que ça... alors qu'il manque ce<br /> qu'on désire le plus!  j'ai beau m'émerveiller des couleurs de l'automne, ou du rire de ma fille, renifler l'odeur de la terre mouillée, profiter du soleil tardif, etc... me dire que<br /> tout ceci est beau qdmem...certes c'est beau, mais suffisant... foutaises!! <br /> <br /> <br /> bisous<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Trop exigeantes sommes-nous ?<br /> <br /> <br /> Se contenter de ce qu'on a ?<br /> <br /> <br /> Bin oui, mais quand on n'a pas justement ?<br /> <br /> <br /> Je sens que je vais tourner en rond, j'arrête.<br /> <br /> <br /> Quand même, ce n'est pas sorcier ce que je veux : un gus sympa, (bien sous tous rapports, hihihihi), assez de fric pour bouger de temps en temps, (hahahahaha), et voila.<br /> <br /> <br /> Bon, arrête t'as-dis !<br /> <br /> <br /> <br />
D
<br /> <br /> Chouette, je ne peux te remonter le moral, mais de toutes façons, dans ces moments là, des gens qui te disent patatipatata pour positiver, ya pas pire, je trouve...<br /> cette impression de bocal je la ressens depuis presque toujours...sans mem que ce soit à cause d'une maladie, ou de l'âge... et c'est pire car en plus je culpabilise,  je m'en veux d'être<br /> comme je suis... la vie est presque passée et pas moyen d'y changer quoi que ce soit... quelques tentavies pour en échapper ont échoué, et mem empiré cet état... voilà pourquoi ce n'est<br /> pas tjr joyeux ce que j'écris sur mon blog... tant pis, pas envie de faire semblant.<br /> bises<br /> ps : mais qu'estce qui vous en empeche, toi et tes amis, M Hibou et les autres, d'habiter ensemle?<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> J'aimerai te dire de ne pas culpabiliser !!! mais comme tu le dis, c'est inutile, chacun-e gérant tout ça comme il peut.<br /> <br /> <br /> Sauf que, quand même, ce n'est pas parce que tu n'es ni handicapée ni malade que tu n'as pas le droit d'être pas à l'aise dans ta peau.<br /> <br /> <br /> C'est trop facile et ça se saurait si il n'y avait que les mal foutu-es qui pouvaient en plus se sentir mal !<br /> <br /> <br /> Ya pas de protocole, pas de norme, c'est comme ça et c'est tout.<br /> <br /> <br /> J'en connais qui psychanalysent depuis toujours, si ils pensent sincèrement que ça leur fait du bien éh bien qu'ils le fassent.<br /> <br /> <br /> La chose que je sais pour moi : être avec du monde autour de moi. C'est un remède qui me fait vraiment du bien.<br /> <br /> <br /> Le blog remplit un peu cet office. Un peu.<br /> <br /> <br /> Qu'est-ce qui empèche que... ? Rien et tout ! Pas de projet réel, juste une idée lancée il y a des années dont on parle comme d'un mythe.<br /> <br /> <br /> <br />