Ravaillac
LUI est malade, il ne va pas à la fac travailler.
LUI me demande d'y aller pour relever le courrier dans sa boite.
Je fais du stop car nous habitons à l'opposé de la fac de lettres et je n'ai pas de tickets de bus dont je ne connais pas les lignes en plus.
A un feu sur les quais une portière s'ouvre, je monte.
Mon gros ventre bien visible je suis contente de n'avoir pas attendu.
J'indique le lieu où je descendrai.
Le conducteur me dit que par cette belle journée ce serait dommage de ne pas en profiter... Puis qu'il me trouve mignonne à croquer... Puis, puis puis.
Je suis tombée sur un fêlé qui fantasme sur les femmes enceintes jusqu'aux yeux ! Bien ma veine !
A un feu rouge, ouf ! Je descends aussi vite que possible en le traitant de malade.
Je finis mon chemin à pieds, le stop, non merci, assez pour aujourd'hui.
Arrivée dans le hall de la faculté un appariteur me reconnaît et me dit qu'il a une lettre pour LUI.
Je prends la missive et repars, pedibus gambettes.
Crevée, essoufflée, j'arrive chez moi... Sauf que...
Un ixième sens me dit, en repartant , que cette lettre n'a rien de professionnelle, rien d'officiel. Ni une, ni deux, je l'ouvris et la lue.
Elle est écrite en français par une allemande, c'est une réponse.
Son contenu est plutôt sympathique.
" Tu t'es marié avec la jeune fille de ton choix, je ne voulais pas de toi comme compagnon, je te l'ai dit très souvent, je n'ai même pas voulu de toi comme amant, ami oui, mais pas plus. Je ne comprends pas pourquoi tu te plains auprès de moi de ton union. Cette jeune fille semble un peu perdue après des années passées dans un milieu hospitalier, à toi de la soutenir et de l'aider à prendre pied dans un monde qu'elle ne connaît pas. D'ailleurs c'est ce qui te plaisait en elle d'après ce que tu écris. De plus VOUS attendez VOTRE deuxième enfant, tu te dois d'assumer tes choix, tes actes. Tes plaintes me semblent déplacées. c'est un des côtés que je n'appréciais pas chez toi, rappelle-toi... "
Etc... C'est fou, quarante ans plus tard je pourrais écrire cette lettre au mot près.
Je me retrouve donc devant LUI et lui balance à la tête cette lettre.
LUI est rouge comme une cerise, gêné, très gêné.
" Voila lui dis-je, la fin de notre mariage, cette fois, c'est officiel : je n'aurai plus jamais confiance en toi, inutile de me dire quoique que ce soit, je ne croirai rien venant de toi.
J'étais dans une colère noire, je mis ma fille dans son landau et repartis me promener longuement afin de m'apaiser, de retrouver une respiration calme, je portais un enfant, je lui devais le mieux être possible.
Je savais depuis toujours que j'avais fait une erreur en épousant cet homme, là, je savais que je le quitterai.
Restait à savoir quand ?
LUI me demande d'y aller pour relever le courrier dans sa boite.
Je fais du stop car nous habitons à l'opposé de la fac de lettres et je n'ai pas de tickets de bus dont je ne connais pas les lignes en plus.
A un feu sur les quais une portière s'ouvre, je monte.
Mon gros ventre bien visible je suis contente de n'avoir pas attendu.
J'indique le lieu où je descendrai.
Le conducteur me dit que par cette belle journée ce serait dommage de ne pas en profiter... Puis qu'il me trouve mignonne à croquer... Puis, puis puis.
Je suis tombée sur un fêlé qui fantasme sur les femmes enceintes jusqu'aux yeux ! Bien ma veine !
A un feu rouge, ouf ! Je descends aussi vite que possible en le traitant de malade.
Je finis mon chemin à pieds, le stop, non merci, assez pour aujourd'hui.
Arrivée dans le hall de la faculté un appariteur me reconnaît et me dit qu'il a une lettre pour LUI.
Je prends la missive et repars, pedibus gambettes.
Crevée, essoufflée, j'arrive chez moi... Sauf que...
Un ixième sens me dit, en repartant , que cette lettre n'a rien de professionnelle, rien d'officiel. Ni une, ni deux, je l'ouvris et la lue.
Elle est écrite en français par une allemande, c'est une réponse.
Son contenu est plutôt sympathique.
" Tu t'es marié avec la jeune fille de ton choix, je ne voulais pas de toi comme compagnon, je te l'ai dit très souvent, je n'ai même pas voulu de toi comme amant, ami oui, mais pas plus. Je ne comprends pas pourquoi tu te plains auprès de moi de ton union. Cette jeune fille semble un peu perdue après des années passées dans un milieu hospitalier, à toi de la soutenir et de l'aider à prendre pied dans un monde qu'elle ne connaît pas. D'ailleurs c'est ce qui te plaisait en elle d'après ce que tu écris. De plus VOUS attendez VOTRE deuxième enfant, tu te dois d'assumer tes choix, tes actes. Tes plaintes me semblent déplacées. c'est un des côtés que je n'appréciais pas chez toi, rappelle-toi... "
Etc... C'est fou, quarante ans plus tard je pourrais écrire cette lettre au mot près.
Je me retrouve donc devant LUI et lui balance à la tête cette lettre.
LUI est rouge comme une cerise, gêné, très gêné.
" Voila lui dis-je, la fin de notre mariage, cette fois, c'est officiel : je n'aurai plus jamais confiance en toi, inutile de me dire quoique que ce soit, je ne croirai rien venant de toi.
J'étais dans une colère noire, je mis ma fille dans son landau et repartis me promener longuement afin de m'apaiser, de retrouver une respiration calme, je portais un enfant, je lui devais le mieux être possible.
Je savais depuis toujours que j'avais fait une erreur en épousant cet homme, là, je savais que je le quitterai.
Restait à savoir quand ?